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jeudi 3 mai 2012

La communication bienveillante est non-violente

Une communication bienveillante est une action juste née d'une attitude non-violente selon la motivation de sagesse-compassion qui la soutend, y mêler toute égoïté ne convient donc pas.
"Donner avec bienveillance bénéficie autant à celui qui donne qu'à celui qui reçoit, cependant c'est toujours celui qui donne qui reçoit surement 100% du bénéfice réel"
Notez que la "communication bienveillante" est un processus de communication et non d’une doctrine confessionnelle. Ce moyen de communiquer n’est pas dicté par la culpabilité, la peur, la honte ou le désir d’être payé en retour.  

Sa seule intention doit être de contribuer au bien-être universel.

Car il existe un langage et des interactions qui interfèrent nocivement avec notre capacité à donner avec bienveillance. On pourrait parler de "communication détonateur" car elle "détone" d'avec la réalité, la bonté primordiale.

Heureusement, il existe donc aussi le langage et les interactions qui renforcent notre aptitude à donner avec bienveillance et à inspirer aux autres le désir d’en faire autant. C’est la "communication non violente".


La communication détonateur
est un karma (acte et ses conséquences) négatif qui vrille nos canaux subtils latéraux et qui, ainsi, entrave notre circulation de bodhicitta dans le canal central, voyez donc comment :

La critique
Une des formes de communication détonateur est la critique impliquant que l’autre a tort ou qu’il est mauvais. 

Par exemple : "Ton problème, c’est que tu es….". Ce type de critique comprend les insultes, le reproche, le dénigrement, les diagnostics et les jugements. Il sous-entend toujours un "tu devrais" : la cible de la critique ne "devrait pas" être telle qu’elle est.

Le déni de responsabilité
Un deuxième type de communication détonateur contient des termes qui nient que l’on a le choix ou qui impliquent que le sujet n’est pas responsable de ses pensées, sentiments et actions, tels que les mots "devoir" ou "falloir" dans des phrases comme : "Il y a des choses que tu dois faire, qu’elles te plaisent ou non.".

Nous refusons la responsabilité de nos actes quand nous en attribuons la cause :
  • Aux actions des autres (J’ai refusé de participer parce qu’il ne m’a pas demandé mon avis)
  • A de vagues forces impersonnelles (Je l’ai critiqué parce qu’il fallait que quelqu’un le fasse).
  • A nos antécédents psychologiques, notre état, un diagnostic ou à notre passé (je fume parce que je suis anxieux).
  • Aux diktats d’une autorité (J’ai menti au client parce que le patron m’a dit de le faire).
  • A la pression du groupe (J’ai bu parce que tout le monde buvait).
  • A une politique institutionnelle, des lois ou des règlements (Je mets des notes strictes à mes élèves parce que c’est la politique de l’établissement).
  • Au rôle attribué à un sexe, à un âge ou à une catégorie sociale (Je déteste aller au travail, mais j’y vais parce que je suis marié et père de famille).
  • A des pulsions incontrôlables (J’ai mangé ces chocolats parce que c’était plus fort que moi).
Les exigences
Elles constituent une troisième forme de communication détonateur. Ce mot "exigence" est employé pour désigner la demande ou requête qui, implicitement ou explicitement, fait planer sur celui auquel elle s’adresse la menace d’un blâme ou d’une punition au cas où il n’obtempérerait pas.

Les déclarations indiquant qui mérite une récompense ou une punition
Un langage associé au concept que certaines actions méritent récompense et certaines autres une punition. 
Exemple : "Il mérite d’être puni pour ce qu’il a fait".


La communication non violente
est un karma (acte et ses conséquences) positif qui  libère nos canaux subtils latéraux et favorise la  circulation de notre bodhicitta, voyez donc comment : 

Ce principe de communication focalise notre attention sur quatre points clefs :

1. Ce qui se passe en moi (ma responsabilité)
  • Ce que j’observe (imagine, me rappelle) qui contribue (ou non) à mon bien-être ;
  • Ce que je ressens en relation avec ce que j’observe ;
  • L’énergie vitale (besoins, aspirations, souhaits, valeurs) qui génère mes sentiments.

2. Ce que je demande pour me rendre la vie plus belle (mes besoins, mes désirs)
  • indépendant de ma volonté présente (résultat de mon karma passé en interaction avec celui d'autrui) ;
  • dépendant de ma volonté présente (mon choix responsable présent).

3. Ce qui se passe en l’autre (sa responsabilité)
  • Ce que l’autre observe (imagine, me rappelle) qui contribue (ou non) à son bien-être ;
  • Ce que l’autre ressent en relation avec ce que j’observe ;
  • La force vitale (besoins, aspirations, souhaits, valeurs) qui génère ses sentiments.

4. Ce que l’autre demande pour se rendre la vie plus belle (ses besoins, ses désirs)
Une des composantes de la communication non violente consiste à faire une observation précise de ce qui augmente ou diminue notre bien-être commun.

Cependant, il est important d’éviter de mêler des évaluations et des jugements à la description des faits. 
  • Une observation décrit une chose que nous voyons, entendons ou touchons (notre point de vue objectif). 
  • Une évaluation formule des déductions tirées de nos observations (notre point de vue subjectif). 
Quand nous mélangeons l’observation d’un comportement et le jugement que nous portons sur lui, notre interlocuteur aura tendance à investir son énergie dans l’autodéfense et la contre-attaque plutôt que dans une compréhension bienveillante de ce que nous vivons. 

Ce qui ne signifie pas que la communication non violente exige que nous soyons parfaitement objectifs et que nous nous abstenions de juger les actes d’autrui, mais que nous séparions bien nos observations de nos évaluations.

Quand le comportement d'autrui nous déplait et que nous désirons l'influencer pour qu’il le modifie, ou que nous approuvons son comportement et désirons-lui faire part de notre appréciation, nous avons intérêt à énoncer clairement ce à quoi nous réagissons sans y mêler aucune évaluation

Car la confusion des deux éléments entraine souvent des interprétations erronées et une attitude défensive.

Séparer les observations des évaluations nous aide également à penser et à parler de façon dynamique plutôt que statique. Nous nous créons beaucoup de problèmes en employant un langage statique pour faire face à un monde en perpétuel changement.

Ce type de communiquation quotidienne ne peut avoir lieu que dans un contexte relatif, qui ne tient pas tout à fait compte de la réalité de l'interdépendance et de la non séparation sujet-objet-action de donner ou communiquer. L'attitude bouddhique intègre l'échange de soi-même avec autrui, et la considération d'autrui comme plus important que soi-même, cela dans un grand discernement afin de ne pas entraver notre capacité de bienveillance et d'aide effective. Il n'est pas nécessaire d'être systématiquement dans l'action ou cette communication.

Car pour tout dire de la réalité culturelle et historique actuelle, notre réalité relative, voici une citation de Wendell JOHNSON dans «Vivre avec le changement» 1972 :
"Notre langage est un instrument imparfait, élaboré par nos ancêtres ignorants. C’est un langage animiste qui invite à parler de stabilité et de constantes, de similitudes, de normalité et de catégories, de transformations magiques, de remèdes instantanés, de problèmes simples et de solutions définitives. Mais le monde que nous essayons de symboliser avec ce langage est un univers de processus, de changement, de différences, de dimensions, de fonctions, de rapports, de croissance, d’interactions, de développement, d’apprentissage, de gestion, de complexité. Et cette non-correspondance entre notre monde en perpétuel changement et notre langage relativement statique fait partie de notre problème."

Aussi, la révolution du silence (Cf. Krisnamurti) quand mes besoins sont incompatibles avec les attentes d'autrui, reste un refuge sûr pour conserver nos énergies communes

En effet, le silence est d'or, car il permet aux consciences de s'élever, quand seront mortes les pensées. Mais il y a silences et Silence, sons et Son, lumières et Lumière :

Guérir par les mantras
(comment et pourquoi ça marche)

Mais, pour qui ne renonce ni aux pensées, ni aux dogmes, ni aux concepts, ni à soi-même, la plus grande bienveillance prendra des milliards de kalpas pour aboutir au bienfait complet universel. En effet, le bonheur est entre nos mains, à condition de savoir les ouvrir. 
Aussi pour conclure, la communication bienveillante consiste à ouvrir nos oreilles, tous nos sens communicatifs et donc notre coeur en suivant ces conseils de Sogyal Rinpoché :

Ecouter est un processus bien plus difficile que la plupart des gens ne l'imaginent. Ecouter réellement, au sens où les maîtres le comprennent, signifie nous abandonner complètement, oublier toutes les connaissances, les concepts, idées et préjugés dont notre tête est remplie. Si vous écoutez réellement les enseignements, les concepts qui constituent notre véritable obstacle - cela même qui nous sépare de notre vraie nature - s'effaceront lentement et sûrement.

Pour aller plus loin :
Le Livre Tibétain de la Vie et de la Mort
Nouvelle édition augmentée
, Le Livre de Poche
Cf. chapitre 8
, page 238


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