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mercredi 30 mai 2012

Les Paroles du Huit Fois Difforme - acte 6

JANAKA répond à son maître lui offrant le fuit de sa méditation :

VI
JANAKA : À l’égal de l’espace, sans limites est mon être, à l’égal d’une jarre, le monde est limité, telle est la connaissance, aussi pour elle s’immerger dans la conscience, ce n’est ni renoncer ni avoir. ||1||

Mon être est océan, les formes en sont les vagues, telle est la connaissance, aussi pour elle s’immerger dans la conscience, ce n’est ni renoncer ni avoir. ||2||

Mon être est une perle, l’univers en est le reflet d’argent, telle est la connaissance, aussi, pour elle, s’immerger dans la conscience, ce n’est ni renoncer ni avoir. ||3||

Dans tout ce qui existe est mon être, et dans mon être est tout ce qui existe, telle est la connaissance, aussi pour elle s’immerger dans la conscience, ce n’est ni renoncer ni avoir. ||4||


Ainsi ont été prononcées
Les Paroles du Huit Fois Difforme - acte 6 -
d'
ASHTÂVAKRA SAMHITÂ avec son élève JANAKA

à la semaine prochaine pour
Les Paroles du Huit Fois Difforme - acte 7

mercredi 23 mai 2012

Les Paroles du Huit Fois Difforme - acte 5


ASHTÂVAKRA SAMHITÂ à son élève JANAKA :


V
ASHTAVAKRA : Tu n’as d’attache avec rien au monde. Vierge de toute chose, à quoi veux-tu renoncer ? C’est en brisant l’opacité du corps que tu t’immergeras dans la conscience. ||1||

C’est de toi que naît l’univers comme de l’océan l’écume, telle est l’unité de ton être. C’est en sachant cela que tu t’immergeras dans la conscience. ||2||

L’univers, pourtant visible, ne provient pas d’une réalité, il n’a pas de réalité en toi, que rien n’affecte, il apparaît comme le serpent dans la corde, aussi immerge-toi dans la conscience. ||3||

C’est lorsque souffrance et bien-être seront pour toi égales, car tu es plénitude, lorsque désillusion et espoir seront pour toi égales, égales aussi la vie et la mort, que tu t’immergeras dans la conscience. ||4||


Ainsi ont été prononcées
Les Paroles du Huit Fois Difforme - acte 5 -
d'
ASHTÂVAKRA SAMHITÂ avec son élève JANAKA

à la semaine prochaine pour
Les Paroles du Huit Fois Difforme - acte 6

mercredi 16 mai 2012

Les Paroles du Huit Fois Difforme - acte 4


IV
JANAKA : Oh ! oui, celui qui se connaît avec clarté, qui joue parce que les formes sont un jeu, on ne peut pas le comparer aux hommes abusés rouleurs accablés du flot universel. ||1||

L’état que tous les dieux, Indra en tête, se donnent tant de mal à gagner, l’homme éclairé, bien sûr, s’y trouve sans tomber dans l’exaltation. ||2||

Qui connaît cet état n’est pas touché en lui par le bien et le mal, tout comme le ciel, malgré les apparences, n’est pas touché par la fumée. ||3||

Conscience, en vérité, est tout cet univers. L’âme qui sait cela, qui pourrait entraver son action naturelle ? ||4||

Dans le foisonnement de tout ce qui existe, du dieu Brahmâ au modeste brin d’herbe, l’homme éclairé, en vérité, est seul à avoir la capacité de s’affranchir du désir et de son contraire. ||5||

L’être n’est pas duel. Celui qui sait que l’être est le seigneur du monde, ce qu’il sait, il le fait, jamais pour lui la peur n’existe. ||6||


Ainsi ont été prononcées
Les Paroles du Huit Fois Difforme - acte 4 -
d'
ASHTÂVAKRA SAMHITÂ avec son élève JANAKA

à la semaine prochaine pour
Les Paroles du Huit Fois Difforme - acte 5

vendredi 11 mai 2012

Pouvoir de la Dévotion

Gambopa, le plus grand disciple de Milarépa, lui demanda au moment de leur séparation : « Quand le temps sera-t-il venu pour moi de commencer à guider des étudiants ? » Milarépa lui répondit : « Lorsque tu seras différent de ce que tu es maintenant, lorsque ta perception tout entière se sera transformée et que tu seras capable de voir, réellement voir, ce vieil homme devant toi comme rien de moins que le Bouddha lui-même, lorsque la dévotion t'aura amené à cet instant de reconnaissance, ce sera le signe que le temps est venu pour toi d'enseigner. » 

C'est ma dévotion envers mes maîtres qui me donne la force d'enseigner, ainsi que l'ouverture et la réceptivité pour apprendre et continuer à apprendre. Dilgo Khyentsé Rinpoché lui-même ne cessa jamais de recevoir humblement les enseignements d'autres maîtres, souvent même de ceux qui étaient ses propres disciples. Ainsi, la dévotion, qui procure l'inspiration nécessaire pour enseigner, est aussi celle qui donne l'humilité de continuer à apprendre.

Sogyal Rinpoché dans
Le Livre Tibétain de la Vie et de la Mort
Nouvelle édition augmentée, Le Livre de Poche
chapitre 9,
page 272

mercredi 9 mai 2012

Les Paroles du Huit Fois Difforme - acte 3

Ayant reçu ses réflexions et le fruit de sa méditation ASHTÂVAKRA SAMHITÂ répond à son élève JANAKA :

III
ASHTAVAKRA : Étranger à la mort est l’être, et lui seul. Si tu perçois cela vraiment, tu te connais avec clarté. Pourquoi ce malin plaisir de céder aux objets ? ||1||

C’est par méprise sur soi-même que l’on fait son miel des objets trompeurs, tout comme on convoite l’argent là où l’on se méprend sur la perle. ||2||

Ce en quoi l’univers tout entier resplendit, comme des vagues sur la mer, c’est l’être. Sachant cela, pourquoi courir, l’âme en peine ? ||3||

Et l’on a beau entendre dire que l’être est toute conscience, d’une beauté surnaturelle, on demeure, plus qu’à tout, attaché au sexe, et l’on succombe alors à tout ce qui affecte. ||4||

Tout à la fois, l’être est dans tout ce qui existe et tout ce qui existe est dans l’être. Aux yeux du sage qui le sait, comme il est singulier qu’on demeure attaché à son moi. ||5||

Tout entier concentré sur l’état non-duel, ou même simplement attaché tout entier à la libération, comme il est singulier qu’on soit encore au pouvoir du désir et qu’on soit délabré par les jeux de l’amour. ||6||

Quand on sait, tout épuisé qu’on est, que le désir est ennemi de la conscience, comme il est singulier qu’on y succombe encore jusqu’à son dernier souffle. ||7||

Quand on est détaché de ce monde ou de l’autre, et qu’on sait discerner le permanent du fugace, comme il est singulier qu’en voulant la libération, on tremble devant elle. ||8||

Mais l’homme éclairé, ou accablé ou comblé, ne percevant, toujours, partout, que son être, n’éprouve ni joie ni chagrin. ||9||

Son propre corps en mouvement, il le perçoit comme le corps d’un autre. Dans la louange et dans le blâme, comment tremblerait-il dans son âme immuable ? ||10||

On perçoit l’univers comme un simple fantasme, quand tout désir a disparu. Si même alors la mort est là, comment frémir de peur avec des pensées claires ? ||11||

Celui dont la pensée est vide de désirs, même à l’égard du non-désir, cette âme magnifique qui tire son bonheur de sa propre conscience, à quoi la comparer ? ||12||

Quand on sait, par sa propre nature, que le visible n’est rien, est-ce que l’on perçoit encore, avec des pensées claires, que ceci est à prendre et cela à laisser ? ||13||

Quand tout désir, en soi, a disparu, qu’on est soustrait à la dualité, qu’il n’y a plus d’attente, tout ce que l’on perçoit au fil de l’existence ne devient jamais un objet ou de joie ou de peine. ||14||


Ainsi ont été prononcées
Les Paroles du Huit Fois Difforme - acte 3 -
d'
ASHTÂVAKRA SAMHITÂ avec son élève JANAKA

à la semaine prochaine pour
Les Paroles du Huit Fois Difforme - acte 4

dimanche 6 mai 2012

IMPERMANENCE ET CHANGEMENT

Il est dit que les dieux vivent dans un faste éblouissant, se délectant de tous les plaisirs imaginables, sans accorder l'ombre d'une pensée à la dimension spirituelle de la vie. En apparence tout se déroule pour le mieux, jusqu'au moment où la mort approche et où commencent à apparaître les signes inattendus du déclin. Alors, les épouses et les bien-aimées des dieux n'osent plus les approcher ; elles se contentent de leur jeter des fleurs de loin, tout en faisant quelques prières distraites afin qu'ils renaissent dans le royaume des dieux. Aucun de leurs souvenirs de bonheur ou de bien-être ne peut les préserver de la souffrance qui les assaille ; ils ne font, au contraire, que la rendre plus cruelle. Leur dernière heure venue, les dieux périssent donc ainsi, seuls et dans la détresse.

Le sort des dieux me rappelle la façon dont sont traités aujourd'hui les malades, les personnes âgées et en fin de vie. Notre société vit dans l'obsession de la jeunesse, du sexe et du pouvoir, et nous fuyons ce qui évoque la vieillesse et la décrépitude. N'est-il pas terrifiant que nous abandonnions ainsi les personnes âgées lorsque leur vie active est terminée et qu'elles ne nous sont plus d'aucune utilité ? N'est-il pas alarmant que nous les mettions à l'écart, dans des maisons de retraite où elles meurent seules et oubliées ? 

Sogyal Rinpoché, dans :
Le Livre Tibétain de la Vie et de la Mort
Nouvelle édition augmentée, Le Livre de Poche
Cf. chapitre 1, page 40





Nous vivons ans un monde en perpétuel changement.

Nous avons la chance de nous affranchir de la réalité relative des karma de souffrances et de nous organiser grâce à l'informatique en communautés de patients qui prennent leurs situations en main grâce à l'entraide comme l'indique le compte rendu de la rencontre du premier anniversaire de Carenity.


si votre navigateur ne vous permet pas de voir la vidéo en entier (cadrage décalé ou tronqué) cliquez sur son titre pour la regarder depuis Youtube. Merci.

L'intermède de cette Vie


Maintenant que le bardo de cette vie se lève pour moi,
J'abandonne la paresse, pour laquelle la vie n'a pas de temps,
J'aborde sans distraction le chemin de l'écoute et de l'entente,
de la réflexion et de la contemplation, et de la méditation,

Faisant des perceptions et de l'esprit le chemin, je réalise les « trois kayas », l'esprit d'éveil
.

Maintenant que j'ai obtenu un corps humain,
L'esprit n'a plus le temps d'errer sur le chemin.
PADMASAMBHAVA.
Cf. Le Livre Tibétain de la Vie et de la Mort
Nouvelle édition augmentée, Le Livre de Poche
chapitre 8, page 227


Reconnaissez sans cesse le caractère onirique de la vie et réduisez attachement et aversion. Cultivez la bienveillance envers tous les êtres. Soyez emplis d'amour et de compassion, quelle que soit l'attitude des autres envers vous. Ce qu'ils vous font aura une moindre importance si vous le voyez comme un rêve. La clé est de conserver une intention positive durant le rêve. C'est là le point essentiel, la spiritualité authentique. »

CHAGDUD TULKU RINPOCHÉ 
Cf. Le Livre Tibétain de la Vie et de la Mort
Nouvelle édition augmentée
, Le Livre de Poche

Cf. chapitre 3, page 92

jeudi 3 mai 2012

La communication bienveillante est non-violente

Une communication bienveillante est une action juste née d'une attitude non-violente selon la motivation de sagesse-compassion qui la soutend, y mêler toute égoïté ne convient donc pas.
"Donner avec bienveillance bénéficie autant à celui qui donne qu'à celui qui reçoit, cependant c'est toujours celui qui donne qui reçoit surement 100% du bénéfice réel"
Notez que la "communication bienveillante" est un processus de communication et non d’une doctrine confessionnelle. Ce moyen de communiquer n’est pas dicté par la culpabilité, la peur, la honte ou le désir d’être payé en retour.  

Sa seule intention doit être de contribuer au bien-être universel.

Car il existe un langage et des interactions qui interfèrent nocivement avec notre capacité à donner avec bienveillance. On pourrait parler de "communication détonateur" car elle "détone" d'avec la réalité, la bonté primordiale.

Heureusement, il existe donc aussi le langage et les interactions qui renforcent notre aptitude à donner avec bienveillance et à inspirer aux autres le désir d’en faire autant. C’est la "communication non violente".


La communication détonateur
est un karma (acte et ses conséquences) négatif qui vrille nos canaux subtils latéraux et qui, ainsi, entrave notre circulation de bodhicitta dans le canal central, voyez donc comment :

La critique
Une des formes de communication détonateur est la critique impliquant que l’autre a tort ou qu’il est mauvais. 

Par exemple : "Ton problème, c’est que tu es….". Ce type de critique comprend les insultes, le reproche, le dénigrement, les diagnostics et les jugements. Il sous-entend toujours un "tu devrais" : la cible de la critique ne "devrait pas" être telle qu’elle est.

Le déni de responsabilité
Un deuxième type de communication détonateur contient des termes qui nient que l’on a le choix ou qui impliquent que le sujet n’est pas responsable de ses pensées, sentiments et actions, tels que les mots "devoir" ou "falloir" dans des phrases comme : "Il y a des choses que tu dois faire, qu’elles te plaisent ou non.".

Nous refusons la responsabilité de nos actes quand nous en attribuons la cause :
  • Aux actions des autres (J’ai refusé de participer parce qu’il ne m’a pas demandé mon avis)
  • A de vagues forces impersonnelles (Je l’ai critiqué parce qu’il fallait que quelqu’un le fasse).
  • A nos antécédents psychologiques, notre état, un diagnostic ou à notre passé (je fume parce que je suis anxieux).
  • Aux diktats d’une autorité (J’ai menti au client parce que le patron m’a dit de le faire).
  • A la pression du groupe (J’ai bu parce que tout le monde buvait).
  • A une politique institutionnelle, des lois ou des règlements (Je mets des notes strictes à mes élèves parce que c’est la politique de l’établissement).
  • Au rôle attribué à un sexe, à un âge ou à une catégorie sociale (Je déteste aller au travail, mais j’y vais parce que je suis marié et père de famille).
  • A des pulsions incontrôlables (J’ai mangé ces chocolats parce que c’était plus fort que moi).
Les exigences
Elles constituent une troisième forme de communication détonateur. Ce mot "exigence" est employé pour désigner la demande ou requête qui, implicitement ou explicitement, fait planer sur celui auquel elle s’adresse la menace d’un blâme ou d’une punition au cas où il n’obtempérerait pas.

Les déclarations indiquant qui mérite une récompense ou une punition
Un langage associé au concept que certaines actions méritent récompense et certaines autres une punition. 
Exemple : "Il mérite d’être puni pour ce qu’il a fait".


La communication non violente
est un karma (acte et ses conséquences) positif qui  libère nos canaux subtils latéraux et favorise la  circulation de notre bodhicitta, voyez donc comment : 

Ce principe de communication focalise notre attention sur quatre points clefs :

1. Ce qui se passe en moi (ma responsabilité)
  • Ce que j’observe (imagine, me rappelle) qui contribue (ou non) à mon bien-être ;
  • Ce que je ressens en relation avec ce que j’observe ;
  • L’énergie vitale (besoins, aspirations, souhaits, valeurs) qui génère mes sentiments.

2. Ce que je demande pour me rendre la vie plus belle (mes besoins, mes désirs)
  • indépendant de ma volonté présente (résultat de mon karma passé en interaction avec celui d'autrui) ;
  • dépendant de ma volonté présente (mon choix responsable présent).

3. Ce qui se passe en l’autre (sa responsabilité)
  • Ce que l’autre observe (imagine, me rappelle) qui contribue (ou non) à son bien-être ;
  • Ce que l’autre ressent en relation avec ce que j’observe ;
  • La force vitale (besoins, aspirations, souhaits, valeurs) qui génère ses sentiments.

4. Ce que l’autre demande pour se rendre la vie plus belle (ses besoins, ses désirs)
Une des composantes de la communication non violente consiste à faire une observation précise de ce qui augmente ou diminue notre bien-être commun.

Cependant, il est important d’éviter de mêler des évaluations et des jugements à la description des faits. 
  • Une observation décrit une chose que nous voyons, entendons ou touchons (notre point de vue objectif). 
  • Une évaluation formule des déductions tirées de nos observations (notre point de vue subjectif). 
Quand nous mélangeons l’observation d’un comportement et le jugement que nous portons sur lui, notre interlocuteur aura tendance à investir son énergie dans l’autodéfense et la contre-attaque plutôt que dans une compréhension bienveillante de ce que nous vivons. 

Ce qui ne signifie pas que la communication non violente exige que nous soyons parfaitement objectifs et que nous nous abstenions de juger les actes d’autrui, mais que nous séparions bien nos observations de nos évaluations.

Quand le comportement d'autrui nous déplait et que nous désirons l'influencer pour qu’il le modifie, ou que nous approuvons son comportement et désirons-lui faire part de notre appréciation, nous avons intérêt à énoncer clairement ce à quoi nous réagissons sans y mêler aucune évaluation

Car la confusion des deux éléments entraine souvent des interprétations erronées et une attitude défensive.

Séparer les observations des évaluations nous aide également à penser et à parler de façon dynamique plutôt que statique. Nous nous créons beaucoup de problèmes en employant un langage statique pour faire face à un monde en perpétuel changement.

Ce type de communiquation quotidienne ne peut avoir lieu que dans un contexte relatif, qui ne tient pas tout à fait compte de la réalité de l'interdépendance et de la non séparation sujet-objet-action de donner ou communiquer. L'attitude bouddhique intègre l'échange de soi-même avec autrui, et la considération d'autrui comme plus important que soi-même, cela dans un grand discernement afin de ne pas entraver notre capacité de bienveillance et d'aide effective. Il n'est pas nécessaire d'être systématiquement dans l'action ou cette communication.

Car pour tout dire de la réalité culturelle et historique actuelle, notre réalité relative, voici une citation de Wendell JOHNSON dans «Vivre avec le changement» 1972 :
"Notre langage est un instrument imparfait, élaboré par nos ancêtres ignorants. C’est un langage animiste qui invite à parler de stabilité et de constantes, de similitudes, de normalité et de catégories, de transformations magiques, de remèdes instantanés, de problèmes simples et de solutions définitives. Mais le monde que nous essayons de symboliser avec ce langage est un univers de processus, de changement, de différences, de dimensions, de fonctions, de rapports, de croissance, d’interactions, de développement, d’apprentissage, de gestion, de complexité. Et cette non-correspondance entre notre monde en perpétuel changement et notre langage relativement statique fait partie de notre problème."

Aussi, la révolution du silence (Cf. Krisnamurti) quand mes besoins sont incompatibles avec les attentes d'autrui, reste un refuge sûr pour conserver nos énergies communes

En effet, le silence est d'or, car il permet aux consciences de s'élever, quand seront mortes les pensées. Mais il y a silences et Silence, sons et Son, lumières et Lumière :

Guérir par les mantras
(comment et pourquoi ça marche)

Mais, pour qui ne renonce ni aux pensées, ni aux dogmes, ni aux concepts, ni à soi-même, la plus grande bienveillance prendra des milliards de kalpas pour aboutir au bienfait complet universel. En effet, le bonheur est entre nos mains, à condition de savoir les ouvrir. 
Aussi pour conclure, la communication bienveillante consiste à ouvrir nos oreilles, tous nos sens communicatifs et donc notre coeur en suivant ces conseils de Sogyal Rinpoché :

Ecouter est un processus bien plus difficile que la plupart des gens ne l'imaginent. Ecouter réellement, au sens où les maîtres le comprennent, signifie nous abandonner complètement, oublier toutes les connaissances, les concepts, idées et préjugés dont notre tête est remplie. Si vous écoutez réellement les enseignements, les concepts qui constituent notre véritable obstacle - cela même qui nous sépare de notre vraie nature - s'effaceront lentement et sûrement.

Pour aller plus loin :
Le Livre Tibétain de la Vie et de la Mort
Nouvelle édition augmentée
, Le Livre de Poche
Cf. chapitre 8
, page 238


mercredi 2 mai 2012

Les Paroles du Huit Fois Difforme - acte 2

JANAKA inspiré par les paroles de son maître ASHTÂVAKRA SAMHITÂ lui indique le fuit de sa méditation :

II
JANAKA : Rien ne m’affecte, je suis sérénité, conscience, au-delà des formes vivantes. Si long le temps où j’ai été dupé par le voile des formes. ||1||

Moi seul rends visibles et mon corps et le monde. Pour moi, le monde est à la fois et toute chose et rien. ||2||

C’est en mourant à mon corps et au monde qu’aussitôt un étrange pouvoir me fait apercevoir la suprême conscience. ||3||

Vagues, écume ou tourbillons, tout est lié à l’eau. Ainsi de l’univers : émané de soi-même, il est lié à soi. ||4||

Un vêtement, quand on l’observe, n’est formé que de fil. Ainsi de l’univers, quand on l’observe : il n’est tissé que de soi-même. ||5||

Le jus du sucre de canne imprègne tout entier le sucre qu’il produit. Ainsi de l’univers : produit en moi, il est tout imprégné de moi. ||6||

C’est de son ignorance propre que naît le monde, mais se connaître le dissipe. Ne pas reconnaître la corde fait apparaître un serpent, qui disparaît quand on l’a reconnue. ||7||

La vraie forme est lumière, je ne suis rien d’autre qu’elle. Et lorsqu’apparaît l’univers, c’est moi qui suis visible. ||8||

Mais l’univers fictif, l’ignorance en moi le fait surgir, comme l’argent paraît dans la perle, le serpent dans la corde, et l’eau dans le rayon de soleil. ||9||

Cet univers surgi de moi, en moi se résorbera comme la jarre dans l’argile, la vague dans la mer et le bracelet dans l’or. ||10||

L’être ! Je salue en moi l’être, pour qui nulle mort n’existe, qui, lorsque périt le monde dans sa totalité, du brin d’herbe à Brahmâ, seul demeure. ||11||

L’être ! Je salue en moi l’être, l’être qui est unique, même s’il a un corps. Nulle part il ne va, de nulle part il vient, mais sans cesse il emplit l’univers. ||12||

L’être ! Je salue en moi l’être, l’être ici-bas inégalé par rien, cet être qui soutient de tout temps l’univers, sans le contact du corps. ||13||

L’être ! Je salue en moi l’être, l’être qui ne possède rien, cet être pour qui tout ce qui, en ce monde, est parole, est nourriture pour l’esprit. ||14||

La connaissance, le connu, le connaisseur n’ont pas d’existence réelle. L’ignorance les fait surgir tous trois dans l’être que rien n’affecte. ||15||

La racine du mal est la dualité. Il n’est d’autre remède que de savoir que tout objet perçu est illusoire et que seul l’être a la saveur de la pure conscience. ||16||

L’être est toute conscience. Mon ignorance en a construit une réplique. Même ainsi reflété, l’être est absent de toute image. ||17||

Pour l’être n’existent ni délivrance ni prison. Dépourvue de support, enfin l’illusion cesse. L’univers est dans l’être, sans pourtant matériellement s’y trouver. ||18||

L’univers et le corps ne sont rien, c’est l’évidence. L’être est pure conscience, sur quoi donc désormais divaguer ? ||19||

Corps, ciel et enfer, prison et liberté, et peur aussi, cela n’est que fiction en vérité. Pour l’être qui est conscience, qu’y a-t-il donc à accomplir ? ||20||

Même dans une foule immense, pour l’être qui perçoit, inexistante est la dualité, qui semble alors une forêt. À quoi pourrait s’arrêter l’être ? ||21||

L’être n’est pas le corps, le corps n’appartient pas à l’être. Je ne suis pas celui qui vit, je ne suis que conscience. ||22||

En moi qui suis insondable océan, quand le vent de la pensée souffle, il se produit aussitôt des vagues d’univers. ||23||

En moi qui suis insondable océan, quand le vent de la pensée cesse, les fondements de l’univers périssent, et sans pitié pour qui spécule. ||24||

En moi qui suis insondable océan, les vagues de la vie naissent et se heurtent, s’ébattent et se résorbent, par leur nature propre. ||25||


Ainsi ont été prononcées
Les Paroles du Huit Fois Difforme - acte 2 -
d'
ASHTÂVAKRA SAMHITÂ avec son élève JANAKA

à la semaine prochaine pour
Les Paroles du Huit Fois Difforme - acte 3

mardi 1 mai 2012

1er Mai 2012



Bon  Premier Mai
Fête du travail et

  Jour de Gourou Rinpoché



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ཀརྨ་བདེ་ཆེན་ལྷ་མོནས
Pour ceux qui ont pris Refuge et ont la dévotion inébranlable,
Sur les terres bien établies de l'Équanimité toute inclusive,
Arrosées par l'eau douce de l'Amour incomparable
Poussent les fleurs de la Compassion intrépide
Abritées par la forêt rafraîchissante de la Joie
Ainsi ils peuvent contribuer au bien des êtres sensibles.
http://karmadetchen.blogspot.com/