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mercredi 9 mai 2012

Les Paroles du Huit Fois Difforme - acte 3

Ayant reçu ses réflexions et le fruit de sa méditation ASHTÂVAKRA SAMHITÂ répond à son élève JANAKA :

III
ASHTAVAKRA : Étranger à la mort est l’être, et lui seul. Si tu perçois cela vraiment, tu te connais avec clarté. Pourquoi ce malin plaisir de céder aux objets ? ||1||

C’est par méprise sur soi-même que l’on fait son miel des objets trompeurs, tout comme on convoite l’argent là où l’on se méprend sur la perle. ||2||

Ce en quoi l’univers tout entier resplendit, comme des vagues sur la mer, c’est l’être. Sachant cela, pourquoi courir, l’âme en peine ? ||3||

Et l’on a beau entendre dire que l’être est toute conscience, d’une beauté surnaturelle, on demeure, plus qu’à tout, attaché au sexe, et l’on succombe alors à tout ce qui affecte. ||4||

Tout à la fois, l’être est dans tout ce qui existe et tout ce qui existe est dans l’être. Aux yeux du sage qui le sait, comme il est singulier qu’on demeure attaché à son moi. ||5||

Tout entier concentré sur l’état non-duel, ou même simplement attaché tout entier à la libération, comme il est singulier qu’on soit encore au pouvoir du désir et qu’on soit délabré par les jeux de l’amour. ||6||

Quand on sait, tout épuisé qu’on est, que le désir est ennemi de la conscience, comme il est singulier qu’on y succombe encore jusqu’à son dernier souffle. ||7||

Quand on est détaché de ce monde ou de l’autre, et qu’on sait discerner le permanent du fugace, comme il est singulier qu’en voulant la libération, on tremble devant elle. ||8||

Mais l’homme éclairé, ou accablé ou comblé, ne percevant, toujours, partout, que son être, n’éprouve ni joie ni chagrin. ||9||

Son propre corps en mouvement, il le perçoit comme le corps d’un autre. Dans la louange et dans le blâme, comment tremblerait-il dans son âme immuable ? ||10||

On perçoit l’univers comme un simple fantasme, quand tout désir a disparu. Si même alors la mort est là, comment frémir de peur avec des pensées claires ? ||11||

Celui dont la pensée est vide de désirs, même à l’égard du non-désir, cette âme magnifique qui tire son bonheur de sa propre conscience, à quoi la comparer ? ||12||

Quand on sait, par sa propre nature, que le visible n’est rien, est-ce que l’on perçoit encore, avec des pensées claires, que ceci est à prendre et cela à laisser ? ||13||

Quand tout désir, en soi, a disparu, qu’on est soustrait à la dualité, qu’il n’y a plus d’attente, tout ce que l’on perçoit au fil de l’existence ne devient jamais un objet ou de joie ou de peine. ||14||


Ainsi ont été prononcées
Les Paroles du Huit Fois Difforme - acte 3 -
d'
ASHTÂVAKRA SAMHITÂ avec son élève JANAKA

à la semaine prochaine pour
Les Paroles du Huit Fois Difforme - acte 4

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